mercredi 16 mai 2018

Carré tuilé




Carré 92 tuilé

Comment faire pour terminer ce qui a été commencé depuis 91 jours si ce n’est en collectant des bouts de laine des bribes de paroles des mots pris au vol tel ce verbe tuiler dont un dictionnaire de 1825 donne comme définition examiner un franc-maçon pour s'assurer s'il l'est réellement et s'il est régulier hier une amie m’a proposé de tuiler mes  carrés pour qu’ils tiennent moins de place et aujourd’hui devant tant de difficultés entre allergies et enfant à démerder la lecture de j.s. au matin n’a pu se prolonger que la nuit venue tant de menues occupations comme nourrir laver apprendre la propreté m’ont tenue loin de mon carré quotidien ces lignes cependant notées vite avant de sombrer dans le cadre noir de la fenêtre et la blancheur du drap il n'y a certainement pas de langue propre ou pure dit j.s. à a.e. et plus loin dans un poème il écrit
à cause que le temps est enfin là, pas facile mais familier et qui mêle
La saleté du monde avec sa propreté je peux à la fois étendre le linge entendre le ronronnement du lave-vaisselle dans mon dos tandis que je me hâte de finir mon travail du soir et espérer que ces deux phrases aideront mon éventuel lecteur à me suivre plus avant comprenant peut-être ma hantise de sauter un jour d’écriture sans moquer mon obstination à dresser coûte que coûte un carré sur sa base prenant en compte les deux citations de j.s. dont il me paraît nécessaire d’user aujourd’hui d’abord à cause de la fatigue et ensuite à cause de leur pertinence en rapport avec deux aspects essentiels le temps et la langue la difficulté familière de l’un et l’impureté de l’autre tous deux au centre de tout ce que je tente d’écrire depuis 92 jours et donc 92 carrés

(17 mai)




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