lundi 21 août 2017

ANIMAL(s)




« Où est l’enfant ? Avec la bête à la sortie des entrailles. Il parle. L’enfant parle. Il ne veut pas mourir. »
Lili Frikh, Carnet sans bord





Traverser c’est avancer pieds nus sur du papier de soie, sans le faire crisser, sans grincer des dents.

Alors ?                               Oui ?                                                                              Non ?


Qui peut mesurer la vitesse d’une couleur, le roux d’un renard envolé, loin de la Voie Lactée ?
Dis-moi.

Je n’ai pas d’échelle pour grimper au ciel, ni d’escalier.
Seulement une chouette et un vieux vélo que je ne veux pas oublier.
Et la peur du noir et du froid.
Et toi ?

Dans le ciel, volent les animal(s), répond l’enfant. Parfois un taureau passe, et son ami bélier, des poissons d’argent aussi et des nuages de lait. Pour la soif.
Un ours aussi, qui danse avec sa mère.

Bol glacé, à avaler seul.

(Oiseaux de Saint François,
sa main ne tremble pas !)
Dis-moi, toi, dans le ciel avec eux ? 
Tu voles ?


On ne sait pas.
Quoi dire aux enfants ?
Ni aux animal(s).
Surtout on reste là.
À écouter.










LA ROUTE DE LIMA

Santa Rosa da Lima
Ah rosa sempre in cima
Ai miei pensieri »
Giorgio Caproni


Route de poussière rouge où j’ai habitude d’inquiétude
Route rouge de ténacité ignorante
à épeler l’os jusqu’à la borne d’ignorance
et recommencer

ROUTE DE LIMA(à l’envers)

Peut-être à cause d’une chambre rose
(en compagnie d’une lettre majuscule)
où j’ai dormi toute une nuit                                                                                           À LIMA
en compagnie


Plus loin quelqu’un a écrit de droite à gauche
Tous les animaux regardent vers l’ouest
sauf la huppe
ROSE DE LIMA
C’est SOUTINE qui dit
Ça


Cheval boxeur amoureux d’infiniment petites choses
tous vont sur son dos
du pissenlit à la ronce noire


ROSE
DE
LIMA


Tous filent sur la route rouge de LIMA

Tous
sauf moi











Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire