mardi 28 février 2017

Scrivere/écrire, Lucetta Frisa, traduction Sylvie Durbec


                  SCRIVERE                                      di Lucetta Frisa

La percezione del buio nello studio
mi insegna a non dimenticare
gli oggetti del giorno incolori e orfani
che scintillano assenti nello specchio.

Calma, nella notte,non invento nulla
neppure una parola logica- scrivo
respirando, tocco l’alfabeto infantile
che inavvertitamente si è fatto adulto.

Non ho imparato nulla di ciò che volevo sapere
Qualcosa scrivo ma dimentico o ricordo
fuori di me. Senza sforzo.
Il dolore c’è stato prima.

La percezione del buio nell’alta attenzione
ha distrutto  lo sfondo, invaso carne e cervello
che provano nuovi sopori.

E’ così facile scrivere. Lascio alla luce
ogni angoscia, pongo la mano sulla penna,
la stringo. Mi porta via,cieca.

Sur le blog de Fabrizio Centofanti, La poesia e lo spirito


Une tentative de traduction:

Écrire,
Lucetta Frisa


Percevoir l’obscurité dans le bureau
m’apprend à ne pas oublier
les objets du jour, sans couleur et orphelins
qui brillent d’absence dans le miroir.

Au calme, je n’invente rien dans la nuit,
pas même une parole logique, j’écris
comme je respire, me servant de l’alphabet d’enfance
qui sans me prévenir est devenu adulte.

De ce que je voulais savoir, je n’ai rien appris,
écrivant une chose, l’oubliant ou pas,
mais hors de moi, fuyant sans effort.

La perception du noir dans l’attention
la plus haute a troué le fond, envahi
la chair et l’esprit, créé de nouveaux sommeils.

Si facile, écrire. J’abandonne à la lumière
toute l’angoisse, je pose la main sur le stylo,
je le saisis. Et il m’emporte au loin, aveuglée.


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